L'actu d'Arvalis-infos.fr Comprendre l'impact des conditions de fin de cycle sur trois critères de qualité des céréales à paille
Les récoltes ont commencé. Elles se déroulent dans des conditions météorologiques pluvieuses au nord de la Loire. Etat des lieux sur trois paramètres importants pour la qualité et qui peuvent être influencés par les précipitations de fin de cycle : le poids spécifique, la germination sur pied et les indices de chute de Hagberg.
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Trois critères de qualité de céréales sont particulièrement sensibles aux conditions climatiques en fin de cycle : le poids spécifique (PS), la germination sur pied, et le temps de chute de Hagberg.
Les conditions tardives déterminent le maintien ou la chute du poids spécifique
Le poids spécifique est dépendant de la variété et des conditions climatiques pendant le remplissage. Le climat à la floraison et pendant le début de la phase de remplissage (jusqu’à grain laiteux) permet la mise en place d'un PS potentiel, en déterminant les conditions de formation des enveloppes des grains. Cette phase précoce est donc prépondérante sur la valeur finale de PS. Les facteurs qui agissent favorablement sur le poids spécifique durant cette phase précoce du remplissage sont de faibles pluies et un rayonnement élevé.
Si la phase précoce du remplissage détermine le niveau potentiel de PS, les conditions tardives (de la maturité physiologique à la récolte) vont déterminer le maintien ou la chute de celui-ci. Des conditions pluvieuses vont engendrer une chute de PS de l'ordre d'un demi-point tous les 10 mm. Le facteur variétal intervient en priorité sur le niveau de PS maximal et non sur la vitesse de dégradation.
Le risque de germination sur pied augmente par temps froid et humide à la récolte
La germination sur pied est favorisée par des températures faibles simultanément à des pluies. Pour germer, une graine a besoin d’humidité. Ensuite, elle doit évoluer dans un contexte de températures favorables : c’est là que ça se complique. En effet, à basses températures, toutes les graines germent, sans distinction entre variétés, alors qu’à températures élevées, seules certaines variétés vont réagir. En règle générale, il faut au moins trois jours consécutifs avec une température inférieure à 15°C (moyenne journalière) et au moins 20 mm d’eau pendant cette même période (correspondant à une reprise d’humidité du grain de 10 %) pour déclencher la germination d’un grain non dormant ou peu dormant. La fréquence des pluies est également importante. La verse accentue fortement le risque de germination sur pied.
Des pluies après le stade grain pâteux dégradent le temps de chute de Hagberg
Le temps de chute de Hagberg est affecté par les précipitations postérieures au stade grain pâteux. Une dégradation du temps de chute de Hagberg résulte d’un déclenchement de l’activité alpha-amylasique dans les grains. Cette dernière peut être strictement consécutive à des entrées d’eau à partir de la maturité physiologique. Les variétés ont des comportements différents vis-à-vis de ce phénomène : si toutes les variétés partent avec une même valeur potentielle (380 s), elles sont plus ou moins affectées par l’humidité. Ainsi, pour une quantité d’eau reçue identique, l’activité alpha-amylasique sera activée plus rapidement et plus intensément pour une variété sensible que pour une plus tolérante.
Comme pour la germination sur pied, c’est autant la quantité que la fréquence des pluies qui importe, mais la température n’intervient pas. Ainsi, il faut s’intéresser à un indice de pluie (cumul de précipitations x fréquence de jours pluvieux) entre le stade épiaison + 750°C et la récolte. Plus la récolte est retardée par des pluies, plus cet indice est élevé. De même que la germination sur pied, la verse augmente le risque de dégradation du temps de chute de Hagberg.
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